jeudi 10 janvier 2013

Colère Noire

J'ai subi. Beaucoup. Longtemps. Le diagnostic, pour commencer. Juste avant les vacances de Pâque annulées au dernier moment. J'ai subi. L'opération; mon corps, découpé, déformé, balafré. J'ai subi. Dix jours d'hospitalisation. Nuits agitées, angoisses, douleurs aigues. J'ai subi. Dix huit mois de traitements lourds, mon corps détraqué, méconnaissable. J'ai subi, la chute de mes cheveux, poils, cils, sourcils. La chute de mes ongles de mains, de pieds. J'ai subi, mon estomac retourné, mes boyaux noués. Ma bouche incendiée d'aphtes. J'ai subi, vertiges et malaises. Mon coeur emballé et arythmique. Mon sang vicié qui ne fixe plus assez l'oxygène. J'ai subi 45 prises de sang, dans le même bras, la même veine.
Je subis mon impotence. Je subis le retour au bercail: la fin de mon détachement admnistratif et le retour à un ancien travail que j'avais quitté il y a cinq ans.
Et aujourd'hui je dois encore jouer des coudes pour accéder à la formation que j'aimerais faire pour pouvoir me reclasser et faire un autre métier et tourner la page. Aujourd'hui, et ce malgré la législation, je dois me bagarrer pour obtenir les congés annuels que je n'ai pas eu depuis dix huit mois. Quand tu as l'appendicite, tu peux récupérer tes jours, mais quand c'est une longue maladie, tu peux pas. Trop de jours à récupérer?? Actuellement mon employeur me dit que c'est à l'administration qui m'a employée ces cinq dernières années de me donner ces congés. Mais pour prendre ces congés, il aurait fallu que je reprenne mon travail. Travail que j'ai repris il n'y a que quelques semaines, et ici même. Je n'ai eu aucune possibilité de liquider mes congés et eux de me les donner. Aujourd'hui, je subis cette situation admnistrative inhabituelle et à mon désavantage. Avec l'impression d'être partie faire un tour du monde pendant tout ce temps. Je n'avais qu'à ne pas être malade si longtemps hein!

Mais madame la responsable du personnel, si tu savais par quoi nous passons avec cette maladie et ses soins, tu ferais pas tant d'esclandres pour un truc qui ne change rien dans ta petite vie à toi.

Un jour, tu repenseras à ma situation et tu comprendras.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

la société n'aime pas les écarts. que ce soit la maladie ou autre chose. faut pas croire qu'elle te fera de cadeau.

Nala a dit…

Ah mais je ne demande pas qu'on me fasse des cadeaux. Je demande le même traitement (égalité, un mot à la mode en ce moment...) que les autres dans cette administration. Il y a une législation, ça n'est pas moi qui l'invente. Je trouve juste déplorable d'avoir à me bagarrer pour obtenir des choses sur lesquelles on a légiféré. Je préfèrerais de loin mettre mon énergie dans mon projet de reconversion, plutôt que pour un truc qui m'est dû, pas parce que je l'ai décidé, mais parce que dans mon cas, c'est la loi.