jeudi 30 juin 2011

Surprise

Hier soir, juste avant l'extinction des feux, j'ai eu une "belle" surprise: lors de la douche du soir, j'ai vu une bonne partie de mon système pileux se débiner avec le savon. Je me serais lavée avec de la crème dépilatoire que ça n'aurait pas été tellement pire. Ca fait très bizarre.

La bizarrerie est que le peu de cheveux que j'ai laissé sur mon crane est pour le moment toujours là... Ce qui m'arrange quand même. Je ne voudrais faire de l'ombre ni à
  Grace Jones

ni à Dee Dee Bridgewater!



Alors je prie pour que cette désertification alopéciante ne se fasse pas à tous les étages...

J'ai eu aussi la bonne surprise (vraie bonne surprise) de recevoir un mail d'une copine, juste pour dire qu'elle avait une pensée pour moi. Et cela fait bien plaisir. Certes le déroulement de tout ça, a pris une vitesse de croisière et certes, le blog est moins alimenté. Il y a aussi un peu moins de visites par ici et j'ai parfois l'impression de tomber dans l'oubli. . Mais en dehors des problèmes de connection et de bécane déconnante au possible, j'ai cependant également opté pour ne pas trop me laissé déborder par l'effet "blog" et ne vivre que par et à travers lui. C'est en partie la raison pour laquelle je n'interviens plus au niveau des commentaires. C'est toute la complexité de tout ça. Moins de billets, moins de visites, une impression d'oubli. Pour autant, je sais parfaitement que les gens ont leur vie et surtout que ça n'est pas pour autant qu'ils m'oublient.

Mais être lue me donne de la force (et les commentaires me touchent)et je remercie vivement celles et ceux qui sont venus et qui viennent se poser un instant pour parcourir quelques lignes. A mon grand étonnement, vous très nombreux/euses et venez d'un peu partout dans le monde(France évidement, mais aussi, Allemagne, Belgique, Maroc Algérie, Suisse, Etats Unis, Canada, La Réunion, Italie, même Singapour et le Bénin).

Alors merci, grazie, thank you, danke, choukrane, gracias.

En bonne française, mon coté polyglotte n'est pas très développé... Merci de contribuer à mon éducation!

L'Embellie

A présent que l'opération était passée, que les séances de kiné et de de chimio étaient amorcées, il était temps que je m'occupe de l'achat de la prothèse. Non pas que ça me manque, mais par précaution, au cas où... On ne sait jamais.Alors je me suis mise en quête de trouver un fournisseur et j'étais quand même bien curieuse de savoir comment on pouvait pallier à ce manque.
A la fin de mon hospitalisation, l'équipe m'a fourni une liste non exhaustive de fournisseurs  de prothèses, lingerie spécifique et accessoires. En bas de cette liste il y a quelques conseils comme, de prendre rendez vous (et de prévoir d'être sur place environ une heure), de se renseigner sur la présence d'othopédiste-orthésiste, sur l'existence ou non de cabines individuelles d'essayage.

Munie de cette liste, j'ai commencé par le premier magasin, le plus proche de chez moi.Je décroche donc mon téléphone, et lorsqu'on me répond, j'explique mon cas et demande à avoir un rendez vous. Là, mon interlocutrice me répond d'un air évident qu'il n'y a pas besoin de prendre un rendez vous pour ça et que je peux venir quand je le désire. A ça, je demande s'ils travaillent en collaboration avec un spécialiste? Ce à quoi on me répond par l'affirmative. Mais j'ai juste l'impression de la saouler avec mes questions. Je demande quand même s'il y a une cabine d'essayage, ce à quoi elle me répond qu'il n'y en a pas.
Je décide donc d'appeler un autre fournisseur de la liste. Mêmes questions, réponses presque identiques: pas besoin de rendez vous, pas d'ortho -orthésiste, mais une cabine. Sauf que le ton employé pour me parler ne me plait pas du tout... J'ai l'impression d'appeler pour avoir des infos sur les dernières fringues à la mode et accessoirement de la saouler pendant sa pause café d'après manger.
Je décide donc de chercher sur le net. Je cherche et farfouille sur différents sites (je passe quelques coups de fils, sans succès) jusqu'à ce que je tombe sur le site de "l'Embellie". Enfin un nom qui sortait des nombreux "Paris machin santé", "truc orthopédie" "prothèse confort" etc. Enfin un nom qui me parlait un peu. Après avoir jeter un oeil sur le site, je me décide à appeler.

Là l'accueil a été autrement plus chaleureux que ce que j'avais essuyer jusqu'à présent: J'ai l'impression qu'on me prend enfin en considération. Comme quelqu'un qui venait de perdre un nibard, et pas comme une fashion victim en mal d'accessoires.

 Le rendez vous est pris, mais ça n'est pas gagné car j'y vais un peu à rebrousse-poils.
Je suis arrivée dans une boutique assez lumineuse, où se trouvait dans la pièce principale du magasin une petite table sur laquelle  se trouvaient un bocal rempli de guimauves et du thé.



Puis la vendeuse est venue s'occuper de moi. Nous sommes allées dans une cabine spacieuse et bien éclairée. Le moment était venu de savoir comment elle allait faire pour me proposer une prothèse qui selon moi serait à l'identique du sein qu'on m'avait retiré; un peu comme lorsque que l'on va chez le dentiste. Sauf que chez le dentiste, si on vous retire une dent qui est à remplacer, on vous fait d'abord un moulage de cette dent. Mais là....Le moulage me paraissait fort compromis... Et bien oui, pas de moulages parce que les prothèses sont faites à l'avance. Et l'on vous propose celle dont la forme est la plus proche du sein qui reste.



C'est alors que débute une longue séance d'essayages successifs. La vendeuse a un oeil affuté. Elle voit très rapidement les déséquilibres de ma silhouette que je ne perçois pas forcément au premier regard. Elle est super sympa, m'explique plein de trucs, et n'hésite pas à sortir différents modèles. Après un bon moment on finit par trouver un modèle qui semble me convenir le mieux. Oui mais son truc là, il est couleur chair... Mais pas la mienne de chair. Mais ce modèle n'existe que dans cette teinte...Alors, elle replonge dans son stock. Nous faisons d'autres essais. Au bout de presque deux heures, deux modèles sortent du lot. Mais je dois d'abord m'enquérir de savoir comment je serai remboursée par la sécu et par la mutuelle pour vraiment choisir le modèle.
 On se redonne rendez vous. Je reviens. Refais des essais avec le modèle préssenti au dernier essayage. Mais en l'essayant, elle s'aperçoit d'un certain déséquilibre, que je ne vois pas moi même... Alors, retour dans la réserve. Re essayage, pour, finalement, trouver après une heure d'essayage, un autre modèle qui me convient mieux.

Je mentirais si je disais que je n'y ai pas trouvé un certain confort. Ca fait du bien de ne plus voir ce trou sur mon torse. Ca fait du bien aussi de porter des dessous qui restent en place. Mais ça fait surtout du bien de sentir un professionnel s'investir et se mettre vraiment au service des gens pour essayer de trouver ce qui correspond le mieux. Et ça je l'ai trouvé dans ce magasin:
L'EMBELLIE

Un grand merci à Y. pour sa compétence et pour avoir fait de ce moment, un moment complice et chaleureux.

samedi 25 juin 2011

Musique plus que jamais

Depuis l'opération (le 12 mai de cette année), les choses suivent leur cours plus tranquillement. Et mon quotidien consiste à essayer d'oublier que je suis malade. C'est un peu plus facile qu'avant dans la mesures où mes douleurs psychologiques comme les appellent les médecins ont quasiment disparues. Ce sont les douleurs, dues au curage axillaire ((très intenses par moment) que l'on a au niveau du bras, l'endroit où ils ont dû, gratter, creuser sous l'aisselle ou je ne sais pas comment dire, pour retirer tout ou une partie des glandes lymphatiques. Ces mêmes glandes qui permettent habituellement à notre corps de se défendre, contre toute sorte d'infections. Mes défenses immunitaires, sont donc dorénavant défaillantes.
Le thermomètre est donc devenu mon meilleur ami, d'autant plus qu'avec les chimio, il va être encore plus fragilisé. Ainsi, en l'état, si ma température atteint ne serait ce que 38°, je me dois d'alerter l'hôpital ou mon médecin si c'est en journée, ou d'aller aux urgences si cela m'arrive dans la nuit pour parer au plus vite et prendre des anti-biotiques. Pour le coup, ça sera automatique.
J'ai aussi entamé les séances de torture. Heu de kiné, afin de récupérer l'amplitude de mon épaule, puisque jusqu'à aujourd'hui, la partie habillage et déshabillage reste une partie un peu sport car je ne parviens pas à lever le bras autant qu'il le faut pour enfiler quoi que ce soit. Bref, je disais que malgré tout ça, mon quotidien consistait à essayer d'oublier ma maladie.
Jusqu'à présent, j'ai la chance d'y être parvenue ponctuellement grâce à mon atout majeur la musique. Bien qu'étant privée de mon instrument "premier", la batterie (merci le curage axillaire!!), je me suis rabattue en attendant de pouvoir la pratiquer de nouveau sur la basse. Grâce à ça, je réussis à m'évader mais la maladie reste un peu présente quand même pour la principale raison qu'il faut que je fasse attention à ne rien porter de lourd avec mon bras droit (merci le curage axillaire!!) et que donc, quand je la manipule, je me dois de faire très attention à ça.

Mais hier, pendant presque deux heures je n'étais plus malade. Hier nous avons fait notre dernier concert de l'année. Alors certes, habituellement je suis derrière la batterie. Cette frustration s'est très rapidement dissipée pour laisser place, à un grand plaisir d'être sur scène quand même, bien qu'étant "que simple choriste" dans cette aventure. Presque deux heures à faire des "wouap doo wouap" et à danser avec mes comparses de musique. Presque deux heures à partager ce moment avec les gens venus nous soutenir, venus nous sourire, venus chanter, venus danser. Et de voir tout ce monde avec le sourire que ce soit sur scène ou dans la salle, c'est tellement énorme.

Hier soir j'étais la plus forte du monde et de ses alentours et pas malade pour un sou. Il faudra que je m'en souvienne le 8 juillet, lors de la deuxième séance de chimio et des jours qui suivront.

lundi 20 juin 2011

This is it


Ca y est. C'est parti. Première chimio. Vendredi 17 juin. A huit heure trente précise j'étais à l'hôpital. L'accueil est fort chaleureux de la part de l'équipe qui se présente, mais dont je ne me rappelle pas les prénoms. J'aurai bien le temps de les retenir.

On m'installe dans une chambre spacieuse et claire où se trouvent trois "lits". Ou plutôt trois fauteuils confortables sur lesquels on peut pratiquement s'allonger. Je suis la première arrivée.
Une fois mes affaires déposées dans mon casier je dois faire un passage obligé aux admissions.
Quand je reviens, je trouve installée une autre femme dans un fauteuil à coté du mien. Elle pourrait être ma tante ou ma maman. Puis une troisième femme nous rejoint. Nous sommes toutes les trois présentes pour la même épreuve, mais je suis la seule au départ de la course. Elles ont déjà quelques étapes d'avance. Mais l'état de forme dans lequel elles semblent se trouver, ne donne pas foncièrement envie d'avancer vers les étapes ultérieures...

Une infirmière vient pour "m'installer". Il faut d'abord enlever les fils du cathéter posé la semaine dernière et caché sous un pansement. J'espère que tout est cicatrisé. Une fois les fils enlevés, elle me "branche" via le cathéter et commence par m'administrer une solution pour m'hydrater. Puis, elle m'administre encore différents trucs, dont un qui atténuerait les nausées. Puis le premier produit proprement dit. Rouge. Impressionnant. Contenu dans une énorme seringue. Puis un deuxième. Même type de contenant. Même couleur. Même impression bizarre de se faire inoculer un truc, dont on sait qu'il est là pour nous soigner, mais dont on sait aussi qu'on ne va pas rigoler tous les jours avec ce truc qui se balade dans tes veines et dans ton corps. Un mal pour un bien en somme.

Après les deux produits de chimio, on m'administre encore une petite poche d'un liquide transparent. On rince le "kt" et je peux enfin rentrer chez moi. Quand je quitte l'hôpital, il est 15h30... Je sors munie d'une ordonnance d'une longueur de deux mètres douze avec tous les médicaments dont j'aurais probablement besoin pour enrayer ou apaiser les effets secondaires.

Et ils ne se font pas attendre très longtemps...Le soir même, les nausées s'invitent les premières. Suivies d'un léger mal de crane et d'un palpitant qui faisait au moins autant de barouf que ma grosse caisse. Beaucoup de salive en bouche et déjà le goût, ne serait ce que de l'eau du robinet altéré. En fait les nausées font un peu comme les orages. Elles vont et viennent sans trop savoir combien de temps elles mettront pour revenir, si elles reviennent. Elles compliquent mon alimentation. Et si hier je suis parvenue à manger un repas complet, aujourd'hui, rien à part du raisin et un avocat, passé un peu difficilement.

Je crois que le tout est de s'occuper pour penser le moins possible.
Alors j'opte pour essayer de ne pas me laisser emmerder par tout ça en espérant que le joker que j'ai à jouer dans cette épreuve va pouvoir m'aider: je dégaine donc ma basse, mon nouveau coup de coeur, ma nouvelle meilleure amie depuis la sortie de l'hôpital et opte pour travailler l'instrument malgré les désagréments qui m'envahissent. Et la magie opère un moment: pendant un laps de temps certain, une fois concentrée sur l'instrument, les nausées ont disparues. Alors c'est de bonne augure j'espère.

Ceci dit, la première nuit fût chaotique. Ambiance croisière sur fond de mer déchainée. Je prends pourtant les médicaments prévus à cet effet....Au petit matin, ça n'est pas la rosée du matin qui m'a accueillie; prémisse d'une belle journée ensoleillée. Mais c'est la nausée du matin qui m'a tirée de mon sommeil. Tout de suite, c'est nettement moins bucolique. A peine les yeux ouverts, j'ai l'impression d'être passée par le programme essorage 1200 tours d'un lave linge. J''étais rincée avant même de commencer la journée...
J'ai rampé comme une limace pendant quelques heures, alternant des allers-retours de la cuisine au salon, avant de rapatrier de nouveau, ma chambre où mon lit  est le meilleur endroit indiqué pour laisser passer les malaises.

Ca va être dur. Très dur...

jeudi 16 juin 2011

La course: "les concurrents au départ!"

Ce matin le téléphone a sonné. Le début de l'épreuve est pour demain matin. Juste pour le week end putain... Bon, en même temps, plus vite commencée, plus vite finie.
Et pi, ça tombe bien, j'ai rendez vous dans une heure avec mon psy. Je vais lui vomir ma trouille sur les genoux. (quel métier celui là aussi j'te jure...). Puis après j'ai rendez vous pour ma prothèse. Pi après, je crois que je vais vadrouiller en ville et finir dans un concert. Parce que y'a pas de mal à se faire du bien et que me faire du bien va devenir ma priorité, mon urgence.

dimanche 12 juin 2011

Le rallye

Modèle plutôt sport avec quelques kilomètres au compteur, plutôt bien entretenu, avec quand même quelques bosses, quelques égratignures et une belle éraflure au niveau de la carrosserie, muni d' un seul air bag coté conducteur, se conduisant sans trop de difficultés (si l'on prend la peine et le temps de comprendre le fonctionnement)  attend (sans en avoir spécialement très envie) d'aller faire le plein à la station service médicale.


Ce modèle, plutôt conçu habituellement pour le sprint, devra compter sur ses qualités d'endurance. Il sait que sa route pourrait devenir plus tortueuse, sinueuse et irrégulière et que tout l'enjeu, sera d'arriver au bout du rallye, en roulant en mode économique, quitte à se serrer les vis de temps en temps, et en s'autorisant parfois à péter une durit.
Il sait déjà que les mécanos sont fiables et qu'ils devraient l'aider à surmonter cette épreuve.

Il sait également que chaque jour de passé sera une étape de gagnée.

Insolite

vendredi 10 juin 2011

Me voici parvenue au dernier examen (pour le moment) de ce qui m'a paru être une longue série d'examens médicaux. Arrivée un quart d'heure en avance, on est venu me chercher sur le champ. J'ai de nouveau eu à faire à l'infirmier ou au médecin, qui, il y a deux jours, s'y était repris à trois fois pour réussir à m'injecter le produit. Une légère tension s'est faite ressentir à l'appel de mon nom. Mais j'ai opté pour une apparente décontraction pour tenter de favoriser une "séance d'injection" réussie de bon matin. Je n'avais aucune envie d'être transformée en passoire ce matin. Y'a quand même des moments où j'suis pas très joueuse. Mais mission réussie. Ce matin ma veine ne s'est pas débiné. Il m'a donc injecté le produit juste après avoir enfilé son épaisse blouse rouge dont la fermeture S'effectue grace à des gros aimants.

A présent je dois revenir à 11h15 pour faire les images. Et cette "séance de photos" durera une trentaine de minutes.

En attendant, je dois éviter les contacts avec les jeunes enfants et avec les femmes enceintes, et ne pas hésiter à, dors et déjà, boire de l'eau pour aider à l'élimination du produit.

Pi comme j'ai pratiquement deux heures devant moi sans savoir trop quoi faire, je vais aller en magasin voir si je déclenche les portiques anti vol. :0)))

Envoyé de mon iPhone

jeudi 9 juin 2011

Mais quelle aventure...

Lorsque le 9 avril, ma gynéco m'a annoncé le diagnostic, elle m'avait dit ceci: "vous allez être très occuppée..." Mais je n'avais pas réalisé la portée de ses mots.

Depuis l'opération, qui finalement fût une épreuve "pas si terrible" que ça, si ce n'est le problème de l'apparence et de la normalité, il y a une accumulation d'épreuves pesantes, désagréables voire douloureuses à la longue. Depuis une semaine, il s'ensuit une séries d'examens médicaux de toutes sortes pour contrôler l'état de mon corps avant les séances de chimio:

- Lundi 6 juin: radio des poumons. Pas douloureux, mais pas mal d'attente. Tu te demandes parfois à quoi servent les rendez vous... C'est aussi à cette occasion que je me rends compte que la déclaration du médecin traitant (faite fin avril) et indispensable pour ne pas avoir à avancer l'argent des frais, n'a pas été enregistrée à la sécu... Donc après cet examen, obligation de courir à la caisse d'assurance maladie pour comprendre le problème. Résultat, je suis obligée de retourner voir le médecin en question pour qu'il remplisse de nouveau le formulaire et de retourner à la sécu pour le donner de nouveau. Tout ça, avec évidement beaucoup d'attente, entre chaque étape et à chaque lieu où je me rends.

- Mardi 7 juin: prise de sang. Je commence à être rodée à ce niveau, même si la veille, j'ai dû poireauter plus deux heures, pensant devoir prendre rendez vous, pour finalement m'entendre dire que les prises de sang, "c'est sans rendez-vous" et que le jour même, en arrivant à 7h45 (pour une ouverture de labo à 7h30), j'ai été appelée à 9h00.

Mercredi 8 juin: Jour de la scintigraphie cardiaque. C'est un examen qui permet de vérifier que les produits choisis pour la chimio seront bien supportés par le coeur. Ce jour là, l'infirmier a dû s'y reprendre à trois fois pour trouver une veine qui veuille bien se laisser perforer. Je crois qu'elles commencent déjà à fatiguer...Elles "roulent". Elles fuient quoi! Après l'injection, il faut patienter une bonne demi heure pour que le produit se diffuse. L'injection à peine finie, on me conseille de boire beaucoup d'eau pour aider à éliminer le produit. On me demandera aussi de n' approcher ni les femmes enceintes, ni les jeunes enfants, du fait de la radioactivité. D'ailleurs, celui qui s'est occupé de moi s'est paré d'une sorte de blouse épaisse qui, je suppose le protège de l'exposition aux radiations. Ensuite, il m'a installée sur une sorte de table avec un couvercle, façon, table à repasser, m'a fait une deuxième injection (pffffffff....) et m'a plantée là pendant un quart d'heure, le temps nécessaire pour faire les images. 

En sortant de la scintigraphie, il me fallait aller chercher les résultats de la radio des poumons faite deux jours plus tôt, et de la prise de sang, dont les résultats sont nécessaires pour la pose du cathéter.

- Aujourd'hui, jeudi 9 juin: grand moment. C'est le jour où l'on m'a posé le cathéter. Le "kt" dans le jargon médical. Il évite les injections répétées dans les veines qui au fur et à mesure deviennent difficiles à ponctionner. Et en effet... dans mon cas.

Je suis donc convoquée à 8h00 ce matin et nous étions quatre à être bien à l'heure. Je suis la seule à n'être pas accompagnée. Mais je crois que je préfère; quand je vois l'angoisse partagée entre les personnes qui accompagnent et celles qui doivent y passer. Moi, définitivement, je ne veux pas partager ce genre de choses.

Comme je suis arrivée la première, c'est moi qui ouvrent les festivités. Tant mieux. Moins d'attente, moins d'angoisse. L'accueil du personnel est hyper chaleureux. Ca fait du bien. Je me mets donc en tenue de gala (se référer à la photo du 12 mai!), je grimpe dans mon lit à roulettes et c'est parti. Les tuyaux qui cavalent au plafond, les néons qui éclairent en pointillé, l'ascenceur qui donne mal au coeur quand tu y es allongé, et le créneau dans la salle, en rang d'oignon avec tous ceux et celles qui vont passer une belle matinée!
A coté de mon lit se trouve une jeune fille pétrie d'angoisse, dont les mains tremblent d'une force impressionnante. Des larmes coulent du coin de son oeil, qu'elle essaie d'essuyer discrètement, mais c'est pas une chose facile quand tu trembles de la sorte. J'ai envie de lui dire que ça va bien se passer et de lui sortir une connerie pour la détendre. Mais je m'abstiens. Après tout, je ne sais pas  la raison qui l'amène ici et puis je ne vais pas me mettre à faire des choses ou à dire des banalités qui, il y a peu, m'insupportaient. On l'emmène. Je ne la reverrai plus.
Puis on vient me chercher, me transfère du lit, sur la table de bloc à roulettes. Je rencontre Samia, le docteur anesthésiste qui va me poser le "kt". Elle m'installe: allongée, tête en bas, en hyper extension. Pas super confort comme position, surtout qu'il va falloir tenir la pose une bonne quarantaine de minutes. L'infirmier qui l'assiste prépare le matériel stérile. Chose que je n'avais pas vu lors de mon opération du sein vu que j'étais depuis bien longtemps dans les bras de Morfée. Elle m'administre la première anesthésie locale, dans le cou. Une piqure de plus. Ca va finir par ne plus me faire aucun effet de me faire piquer! Elle me fait une deuxième anesthésie, à l'endroit où elle va implanter ce qu'on appelle aussi la chambre.


Pour assurer le coup et bosser tranquilles, ils m'ont donné à respirer un gaz, qui m'a fait partir dans un fou-rire de ouf comme on dit. Ils ont patienté un peu, puis on finit par me dire qu'il faudrait bien que ça s'arrête parce que ça me faisait gigoter. Une fois "calmée", après un bel effort de concentration, elle a pu commencer à travailler.
On sent tout, mais je ne peux pas dire que ça fasse vraiment mal. Il y a quand même des moments forts désagréables, mais pas trop douloureux. Il faut juste réussir à faire cette distinction entre le fait de sentir passer le tuyau dans la veine du cou, et le fait d'avoir mal. Puis elle a implanté le reste de la chambre un peu plus bas, un peu au dessus du feu sein!
Tout au long de l'installation, on me demandait si ça allait et si je ne souffrais pas. On m'a même administrée une deuxième fois l'anesthésie au niveau du cou pour éviter la douleur. Après le moment de couture, heu, de suture, je me suis entendu dire: "vous avez été parfaite!" Puis elle a retiré les feuilles stériles qui couvraient mon visage et qui empêchent de voir ce qui se passe.

Après tout ça, j'ai quelques douleurs au niveau du cou, façon torticoli. Ben tu parles d'une position...Et j'ai aussi un peu de mal à déglutir (la faute au gaz hilarant à ce qu'il parait), ce qui ne m'empêche pas d'avaler un petit dèj gracieusement offert par la maison!. Mais à l'heure où j'écris ces lignes bien qu'un peu raidie au niveau du cou, j'ai envie de dire que ça va.

Ca tombe bien parce que demain, ça recommence: vendredi 10 juin: scintigraphie osseuse à 8h45. Injection (une seule! youpi yeah!) vers 9h00 et clichés aux environs de 11h30, le temps que le produit se dépose sur les os.

Quelle marade! Quelle semaine. Quelle aventure!

dimanche 5 juin 2011

Les Amazones vidéos


La vidéo qui m'a permis de mieux visualiser ce que serait mon corps après opération, même si, malgré ces images, j'étais malgré tout, incapable de l'imaginer sur mon propre corps. 
Il aura fallu le découvrir concrètement sur mon corps pour intégrer réellement cela.










samedi 4 juin 2011

P.P.S

Trois petites lettres pour signifier: Protocole Personnalisé de Soin. Voilà ce que j'ai signé cette semaine à l'hôpital où je n'étais pas revenue depuis une dizaine de jours, depuis ma sortie.
Après analyse de mon parenchyme (j'en aurai découvert des mots!!), l'équipe a pu déterminer la façon dont ils allaient traiter la maladie.
J'aurai donc, un premier cycle de douze semaines avec deux produits, puis un second cycle de douze semaines avec un autre produit, et ce, à raison d'une séance toute les trois semaines. Ces 2 cycles représentant la chimio. Aprés ces 24 semaines, je serai soumise à la radiothérapie durant six semaines. Rajoutons à cela cinq années d'hormonothérapie et le compte devrait être bon.
Mais pour être sûr que les bonnes conditions soient réunies pour que la thérapie se déroule sans encombre, je vais faire (ce lundi)une radio des poumons. Ça, il me semble que c'est pour la pose du cathéter qui se fait jeudi. J'ai aussi une prise de sang à faire mardi pour la même raison. Mercredi de cette même semaine, j'ai une scintigraphie cardiaque à faire pour être sur que mon ptit cœur supportera les produits de la chimio. Et puis, histoire de finir la semaine en beauté, vendredi je fais une scintigraphie osseuse. Ça, je ne sais plus à quoi ça sert... La seule chose que j'ai retenu, c'est qu'après l'examen, je ne dois être en contact ni avec les femmes enceintes, ni avec les jeunes enfants. Quand tu sais que c'est la médecine nucléaire qui te file le rendez vous, d'un coup, tu fais moins la maligne.
J'ai l'étrange et désagréable impression que mon hospitalisation n'était que la partie facile de toute cette histoire et qu'en fait, les choses sérieuses vont commencer... Je n'aime pas cette impression.

Je suis à quelques jours du début de la guerre. J'aime pas la guerre.