dimanche 11 novembre 2012

Deux seins valent mieux qu'un sein tu l'auras

Mes premières évasions webesques de gonzesse qui va bien m'ont amenée par hasard sur cette page dont je ne pouvais ne pas en parler.
C'est vrai que sur les réseaux sociaux, il y a moult chaines de solidarité. Que probablement, ça donne bonne conscience de les partager ou de jouer le jeu (je pense notamment à la chaine où il fallait donné la couleur du soutien gorge qu'on portait sans dire aux hommes de quoi il s'agissait).


Et bien, dans ce cas précis, il s'agit de la comédienne Souria Adèle, elle aussi touchée par deux fois(!!!) par la maladie, qui souhaite faire un court métrage afin d' informer notamment de l'après traitement, de reconstruction etc. J'y ai moi même appris qu'il existe une autre forme de reconstruction que celles dont on parle régulièrement. Bien que parrainée par la comédienne Michèle Bernier, Souria a besoin de soutien financier pour mener son projet à terme.
La somme minimale est de cinq euros (moins qu'un paquet de cigarettes). Et si même cette somme représente trop à donner, alors n'hésitons pas à faire passer le lien que l'info se relaie.


http://fr.ulule.com/reconstruiresonsein/

Merci

La meuf qui va bien

La porte de la cage

Depuis jeudi dernier, la porte de la cage de la maladie s'est entrouverte, et l'oiseau blessé que je suis, ou plutôt que j'étais, en est sorti. Ou plutôt doit en sortir. Apparemment, ça a l'air plus facile à dire qu'à faire. Je  demande à l'oncologue qui me reçoit pour la dernière fois dans le cadre de cette maladie si je peux prendre de nouveau certains médicaments qui m'étaient interdits ou déconseillés pendant les cures. Ils me répond direct, en me coupant quasiment la parole que je suis comme tout le monde: que si j'ai mal, je prends un antalgique, si je suis enrhumée, je prends ce qu'il faut pour le rhume et que tant que ça n'a rien à voir avec le cancer, je fais comme tout le monde. Je lui demande alors si je suis officiellement en rémission et que  l'année 2017 est bien l'année où je pourrai me considérer comme guérie. Là encore, il me coupe et me dit en appuyant sur chaque mot, que je-suis-guérie. Je lui rétorque donc que j'ai bien entendu parlé de ces cinq années, et que je n'invente pas cette date. Il m'explique que le délai de cinq années, s'adresse surtout à la recherche. C'est le temps que les chercheurs se sont alloués pour étudier l'efficacité des protocoles mis en place pour lutter contre la maladie; qu''ils auraient pu choisir un an, mais que ça paraissait un peu court, comme quinze années paraissaient un temps trop long. Il insiste en me disant que c'est important que je n'attende pas ces cinq années pour me sentir guérie, et qu'il faut que je considère dès à présent que la maladie a été enrayée. Pas très convaincue, je lui rétorque qu'il y a quand même tout une série d'examens de contrôles de prévus. Et lui, comme une estocade finale, me rappelle que j'ai un autre sein et que les contrôles ne se font que par rapport à lui seul.
Comme pour changer de sujet, il me demande pourquoi je ne mets pas ma prothèse. "Parce qu'elle est rose" lui répondis je du tac au tac. En fait, ce n'est pas vraiment la raison vu que la couleur n'est pas visible, une fois qu'elle est installée dans le soutif. C'est juste que je n'ai pas réussi à m'approprier ce bout de silicone. Le temps pour la réflexion de la reconstruction n'est pas loin. Pas très motivée. Je n'ai pas envie d'avoir à retourner à l'hôpital, pas envie de me faire à nouveau charcuter quand bien même ça serait pour embellir ma silhouette.

Je disais donc que je suis sortie des griffes de la maladie. C'est sans doute pour fêter cet évènement que j'ai choppé une rhino-bronco-sinusite ou un truc équivalent. Mais demain lorsque j'irai voir mon médecin, ça sera la première fois depuis 18 mois que la raison ne sera pas liée à la maladie du cancer.
Je vais bien je suis guérie (sors donc de cette cage). Je vais bien je suis guérie (sors donc de cette cage). Je vais bien je suis guérie (sors donc de cette cage); Je vais bien je suis guérie (sors donc de cette cage). Je vais bien je suis guérie (sors donc de cette cage), je vais bien je suis guérie (sors donc de cette cage), je vais bien je suis guérie (sors donc de cette cage), je vais bien. Alors sors putain et referme bien la porte derrière toi.