mardi 18 décembre 2012

Nothing else but Music

Parce qu'aujourd'hui, ça me parait être une évidence. Parce qu'elle prend de plus en plus de place. Parce que rien, ni personne ne me traverse, ne me touche, ne me soigne comme elle le fait.



vendredi 14 décembre 2012

After

Je suis en "after". Je suis sortie du tunnel et entame la période de "l'après maladie". Mais c'est loin d'être la fête.
J'ai déjà eu à faire une mammographie, pour l'autre sein bien sûr. Je suis retournée dans la clinique qui avait décelé la maladie. En rentrant dans la pièce, et en voyant la machine, les images et les souvenirs ont surgit sans prévenir. Je me suis revue faire cet examen. Je me souviens de l'angoisse qui commençait à suinter. A l'issue de la mammographie, la manipulatrice m'avait annoncé qu'elle allait faire dans la foulée, une échographie du sein. Il était marqué sur l'ordonnance "échographie si nécessaire". Et à la vision de l'écho, la radiologue m'avait demandé de revenir le lendemain midi. "Le midi??" lui avais je dit. C'est si urgent qu'il faille le faire sur l'heure du déjeuner? Elle m'avait répondu d'une façon la plus rassurante possible: "c'est peut être rien, mais je préfère en être sûre". "Venez demain, nous ferons une biopsie". Après la biopsie, les résultats ont été envoyés à ma gynéco. Je me suis souvenue de l'attente quasi insoutenable. Elle d'habitude, si ponctuelle dans ses rendez vous, m'avait prise avec près d'une demi heure de retard. Et quand je suis rentrée dans son cabinet, je me suis dit qu'il était hors de question qu'elle m'annonce que j'ai un truc (je n'arrivais même pas à dire le mot) vu le retard. Plus j'attendais, et plus je me disais qu'il était impossible qu'elle m'annonce une catastrophe. Puis le diagnostic est tombé. Dans le cabinet, je suis restée de marbre. Saisie, gelée de l'intérieur, mais pragmatique: Où je dois aller me faire (bien) soigner et comment fait on pour être prise en charge par un hôpital? Après qu'on ait choisi ensemble l'endroit, elle m'a assuré qu'elle s'occuperait de me mettre en lien avec l'hôpital désigné.
A peine sortie du cabinet, les larmes ont commencé à couler, sans que je ne puisse rien y faire. Complètement submergée, je suis restée à pleurer, debout sur le trottoir d'en face, près d'une heure, en ce beau vendredi d'avril 2011.



Bref, j'ai donc fait cette mammo. Une fois les clichés faits, la manipulatrice m'annonce qu'elle va les montrer à la radiologue. Machinalement, je commence à me rhabiller, puis m'arrête net en me disant que par prudence, il valait mieux que j'attende que l'on me dise qu'il n'y a pas besoin d'une écho complémentaire... Je patiente alors torse nu dans cette salle parfaitement ventilée. Je me pèle le tronc. L'attente me parait longue. Très longue. Tellement longue que l'angoisse commence à monter, lorsque après une dizaine de minutes, la manipulatrice n'est toujours pas revenue. Elle finit par revenir pour me dire de ne pas m'inquiéter: l'attente est due à cause de la radiologue qui est occupée à une autre tâche, et que ça n'a rien à voir avec mes résultats. Je ne pourrais pas décrire le soulagement ressenti. Enorme. Quelques minutes après, la radiologue est venue elle même m'annoncer que les clichés étaient parfaits. En voyant mon nom sur la mammo, elle s'est souvenue de notre rencontre dix huit mois plus tôt et a tenu a venir prendre de mes nouvelles. Ce que j'ai trouvé très chic de sa part.



Je suis allée chercher les résultats de la mammographie le lendemain (une de plus à mettre dans mon dossier médical), et alors que j'attendais mon tour pour l'accueil qui remet les résultats d'examens, se trouvait devant moi, une femme qui demandait combien de temps mettaient les résultats de biopsie pour arriver et à qui ils étaient envoyés. C'est aussi les questions que j'avais posé il y a un an et demi. L'angoisse était lisible sur son visage. Cela m'a aussi renvoyée dix huit mois en arrière. Cette saloperie avait peut-être frappé une nouvelle fois.

En ce qui me concerne, je pense à présent à demander un reclassement pour faire une reconversion. Après avoir consulté et m'être un peu informée, il semblerait que je rentre dans une autre forme de combat pour obtenir mon droit à la formation. Mais comme pour la maladie, je ne lâcherai rien. Plus déterminée que jamais.

lundi 3 décembre 2012

Le Grand Jour

Il est arrivé, attendu comme le messie. Ou comme Zorro. Tout dépend des références que l'on a. Le jour J est arrivé. Celui qui confirme que je vais bien. Une façon clinquante de rendre officielle la rupture entre mon N.A.C et moi. Jour qui va me redonner un rythme de vie un peu plus cadré. Jour qui entérine tout ce merdier. Aujourd'hui, je suis retournée au travail. Première journée de boulot après dix huit mois d'interruption. Dix huit mois d'inactivité professionnelle.
 Et cette fois mon réveil n'avait pas sonné pour que je me rende à l'hôpital. Il sonnait pour que j'aille bosser. Certes, mon humeur était mitigée lorsque je suis partie de chez moi ce matin.. Non pas par le fait de reprendre le travail, mais par le fait que j'ai dû réintégré un secteur que j'avais quitté il y a cinq ans: en 2007, un peu saoulée par mon ancien métier j'avais eu l'opportunité de demander et avais obtenu un détachement administratif (pour une durée de cinq années renouvelable) pour aller enseigner le sport à des enfants dans un institut médico éducatif. Super expérience. Cela s'est très bien passé de mon point de vue et je comptais  renouveler le bail.. Mais je suis tombée malade la dernière année. Et au moment où j'aurais dû renouveler ce détachement (en septembre dernier), je n'étais toujours pas en mesure de reprendre mon job, mes traitements n'étant pas finis à ce moment là. Alors je comprends qu'il est compliqué pour un chef de service de renouveler un contrat avec quelqu'un qui n'est pas là depuis un an et qui n'a, à ce moment là, aucune idée du moment où il pourra reprendre.
La situation est inévitable: je dois revenir sur le poste que j'avais quitté il y a cinq ans... Du coup, mon moral n'est pas au beau fixe. Je me sens comme punie. Je claque la porte de l'appart, monte dans ma voiture, hésite sur la route à prendre; je manque même de me tromper de route. Les automatismes sont évaporés depuis belle lurette. Sur le chemin, je me demande si l'équipe n'a pas changée. Je sais déjà que je ne connais pas le nouveau directeur. Je me demande aussi quelle tâche m'attend car la médecine professionnelle m'a reconnue inapte pour mon poste d'antan.

 En arrivant, l'accueil général est plutôt bon. J'ai l''impression d'avoir laissé à cette équipe des plutôt bons souvenirs plutôt que le contraire. Je rencontre le directeur, lui explique ma situation pour laquelle il n'avait aucune info. Lui comme moi nous retrouvons dans cette situation qu'aucun de nous deux n'avons choisi. Son équipe est complète et à l'issu de cette journée il ne sait absolument pas ce que je vais bien pouvoir faire dans son établissement.
Je me retrouve dans cette situation moyennement confortable, mais quand même avec un travail et un salaire alors il ne faut pas en faire un drame. Et puis, peut être que je vais faire de ce jour, le début d'un possible changement dans ma vie, car comme l'a dit j'sais plus qui:
" Discomfort is always part of enlightenment"

Je l'ai décidé: aujourd'hui a été un grand jour.