lundi 20 juin 2011
This is it
Ca y est. C'est parti. Première chimio. Vendredi 17 juin. A huit heure trente précise j'étais à l'hôpital. L'accueil est fort chaleureux de la part de l'équipe qui se présente, mais dont je ne me rappelle pas les prénoms. J'aurai bien le temps de les retenir.
On m'installe dans une chambre spacieuse et claire où se trouvent trois "lits". Ou plutôt trois fauteuils confortables sur lesquels on peut pratiquement s'allonger. Je suis la première arrivée.
Une fois mes affaires déposées dans mon casier je dois faire un passage obligé aux admissions.
Quand je reviens, je trouve installée une autre femme dans un fauteuil à coté du mien. Elle pourrait être ma tante ou ma maman. Puis une troisième femme nous rejoint. Nous sommes toutes les trois présentes pour la même épreuve, mais je suis la seule au départ de la course. Elles ont déjà quelques étapes d'avance. Mais l'état de forme dans lequel elles semblent se trouver, ne donne pas foncièrement envie d'avancer vers les étapes ultérieures...
Une infirmière vient pour "m'installer". Il faut d'abord enlever les fils du cathéter posé la semaine dernière et caché sous un pansement. J'espère que tout est cicatrisé. Une fois les fils enlevés, elle me "branche" via le cathéter et commence par m'administrer une solution pour m'hydrater. Puis, elle m'administre encore différents trucs, dont un qui atténuerait les nausées. Puis le premier produit proprement dit. Rouge. Impressionnant. Contenu dans une énorme seringue. Puis un deuxième. Même type de contenant. Même couleur. Même impression bizarre de se faire inoculer un truc, dont on sait qu'il est là pour nous soigner, mais dont on sait aussi qu'on ne va pas rigoler tous les jours avec ce truc qui se balade dans tes veines et dans ton corps. Un mal pour un bien en somme.
Après les deux produits de chimio, on m'administre encore une petite poche d'un liquide transparent. On rince le "kt" et je peux enfin rentrer chez moi. Quand je quitte l'hôpital, il est 15h30... Je sors munie d'une ordonnance d'une longueur de deux mètres douze avec tous les médicaments dont j'aurais probablement besoin pour enrayer ou apaiser les effets secondaires.
Et ils ne se font pas attendre très longtemps...Le soir même, les nausées s'invitent les premières. Suivies d'un léger mal de crane et d'un palpitant qui faisait au moins autant de barouf que ma grosse caisse. Beaucoup de salive en bouche et déjà le goût, ne serait ce que de l'eau du robinet altéré. En fait les nausées font un peu comme les orages. Elles vont et viennent sans trop savoir combien de temps elles mettront pour revenir, si elles reviennent. Elles compliquent mon alimentation. Et si hier je suis parvenue à manger un repas complet, aujourd'hui, rien à part du raisin et un avocat, passé un peu difficilement.
Je crois que le tout est de s'occuper pour penser le moins possible.
Alors j'opte pour essayer de ne pas me laisser emmerder par tout ça en espérant que le joker que j'ai à jouer dans cette épreuve va pouvoir m'aider: je dégaine donc ma basse, mon nouveau coup de coeur, ma nouvelle meilleure amie depuis la sortie de l'hôpital et opte pour travailler l'instrument malgré les désagréments qui m'envahissent. Et la magie opère un moment: pendant un laps de temps certain, une fois concentrée sur l'instrument, les nausées ont disparues. Alors c'est de bonne augure j'espère.
Ceci dit, la première nuit fût chaotique. Ambiance croisière sur fond de mer déchainée. Je prends pourtant les médicaments prévus à cet effet....Au petit matin, ça n'est pas la rosée du matin qui m'a accueillie; prémisse d'une belle journée ensoleillée. Mais c'est la nausée du matin qui m'a tirée de mon sommeil. Tout de suite, c'est nettement moins bucolique. A peine les yeux ouverts, j'ai l'impression d'être passée par le programme essorage 1200 tours d'un lave linge. J''étais rincée avant même de commencer la journée...
J'ai rampé comme une limace pendant quelques heures, alternant des allers-retours de la cuisine au salon, avant de rapatrier de nouveau, ma chambre où mon lit est le meilleur endroit indiqué pour laisser passer les malaises.
Ca va être dur. Très dur...
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1 commentaire:
Ah! les "joies" de la chimio! je connais car j'ai eu droit à moult cures dans le style de ce que tu décris. Ce n'était pas pour un cancer mais pour ma maladie auto-immune. Endoxan en chimio et Zophrene en anti-beurk, un vrai plaisir! Dur, dur! mais impossible d'y couper dans ces circonstances...Bon courage à toi!
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