lundi 2 mai 2011

De la contradiction de la maladie



A partir de demain, je suis en résidence à l'hopital. C'est à dire que j'y suis "invitée" trois fois cette même semaine. Deux examens (scann et i.r.m) et un rendez vous avec le chirurgien qui devrait m'informer du jour de l'opération. Demain est donc le premier jour des festivités.Ces examens sont probablement les préparatifs de l'opération et de tout ce qui s'en suit, pourtant je me sens physiquement bien, si ce n'est ce fait, bien réel, que je suis atteinte d'un cancer. Et au moment où j'écris, je vais rentrer à l'hôpital sous peu, et en sortir beaucoup plus mal en point que je ne le suis (en tous cas, que je le ressens) actuellement.
D'habitude et d'une façon générale, lorsqu'on est malade, il y a un dysfonctionnement, une ou des douleurs qui empêchent de vivre normalement et confortablement. On consulte, on prend un traitement et on se porte mieux.
Pour cette maladie, et pour ma part, en l'état actuel des choses, ça va être strictement le contraire: je me sens physiquement bien; alors qu' à la sortie de l'hôpital, (plus le traitement qui m'attend), je serai (et pour un bon moment) dans un état pire qu'en y entrant. Je suis obligée de me dire qu'il faut voir à plus longue échéance pour intégrer que c'est un mal pour un bien..

Mais j'essaie de garder ma logique à moi et essaie aussi de me préparer au mieux pour être le moins destabilisée possible. J'ai donc décidé de devancer les effets connus et courants de la chimio sur la perte du système pileux. Je suis allée me faire raser la tête. Un moment difficile à passer quand on sait l'amour que j'avais pour mes cheveux. Cette séance de toilettage (sic!) ne pouvait pas se faire chez le coiffeur. Il me fallait trouver quelqu'un dont j'étais sûre qu'il ou elle allait respecter et comprendre ce moment. Ce fût au final, un très chouette moment, doux, affectueux, moelleux et sucré comme un chamallow! Un moment qui te replonge un peu dans l'enfance, à une période où ta maman s'occupe de ta coiffure, te lave les cheveux et que tu fermes très fort  tes yeux, de peur que le shampoing ne te pique les yeux. Là c'était un peu pareil, sauf que j'avais pas peur que ça me pique. Juste se laisser faire. Se laisser bercer presque, par ses mains qui massent mon crane sensible, mis presque à nu. (merci pour ce moment)
Aujourd'hui, 1er mai, jour du muguet, jour où l'on se souhaite tout le bonheur du monde..Je suis malade, mais ne le ressens pas...Je suis heureuse, mais je ne le sais pas.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

hier, aujourd'hui,jeudi deviennent aussi nos dates (je l'ai déjà dit)
là maintenant, j'ai l'impression de ressentir (dans une mesure surement infime) ce que tu ressens depuis plus de 3 semaines,
on partage cette attente avec toi,on espère qu'elle te soit plus supportable puisque si c'est partagé,y'en a un peu moins pour toi,(normalement c'est comme ça que ça marche)
on espère aussi que ce partage nous fasse ,au minimum, puiser un comportement et/ou des mots adaptés à toi, à ce que t'as besoin,à la suite de tes évènements
allez***