J'ai quitté l'hôpital vendredi après-midi. J'ai retrouvé le monde des "bien portants" et délaissé les blouses blanches, les charriots à roulettes, les seringues, thermomètres, brassards à tension, plateaux repas, et le bip omni-présent dans le service, pour le calme de la maison, les sourires des ami(e)s, les instruments et les notes de musiques et le monde coloré qui m'entoure. Ce n'est pas pour autant que je ne me réveille plus aux alentours de six heures le matin. Mais au moins, je peux me rendormir jusqu'à des heures indues.
L'opération s'est bien passée je crois. Je me suis habituée à cette nouvelle cicatrice qui envahit la moitié de mon buste. Elle ne me rebute pas. Peut-être parce que j'ai toujours plus ou moins été amenée à cotoyer des gens dont le corps avait plus ou moins souffert et dont les stigmates étaient parfois, plus que visibles.
Cette cicatrice me ramène une vingtaine d'années en arrière lorsque pour ma formation professionnelle, j'avais choisi de travailler au cercle sportif de l'Institut National des Invalides à la piscine. Et déjà, je pensais que les corps et les physiques, aussi marqués soient ils, n'étaient que des contenants d'âmes, et que l'intérieur comptait au moins autant que l'aspect extérieur. Ainsi, ce qui pouvait paraitre jusqu'à repoussant chez certaines personnes, à première vue, et bien, cette même personne pouvait aussi parfois receler de belles choses, si on se donnait la peine de chercher un peu...
Cette théorie que j'appliquais aux autres, est à présent à mettre en pratique pour moi même au bout du compte...
Pour autant, je compte quand même m'équiper. Donc cette semaine, je vais déambuler dans les endroits que l'hôpital m'a indiqué pour aller me faire faire la prothèse. On ne sait jamais. Ca pourrait servir dans les grandes occasions! Et puis je dois aussi me trouver un kiné pour récupérer la mobilité de mon épaule. Il y a probablement un mammouth qui a dû s'asseoir dessus durant l'opération, c'est pas possible autrement!
Bref, une semaine à venir assez remplie. Je n'exclue pas non plus les visites impromptues à l'hôpital, pour subir, par exemple quelques séances de ponctions, afin de retirer la lymphe beaucoup trop présente à l'endroit de l'opération.
Tiens, c'est ce par quoi je vais commencer dès demain car la cicatrice est bien enflée...Et puis ça faisait tellement longtemps que je ne m'étais pas faite piquée par une aiguille qui semble destinée aux poneys ou autres mammifères. Je vais finir par y prendre goût...
1 commentaire:
J'aime assez ton "recul" sur ta maladie et cette opération mutilante! Tu es forte. Je ne te dirais pas courageuse car je sais par expérience( même si ce n'est pas la même maladie que toi) que nous ne sommes pas courageuses mais qu'en fin de compte on n'a d'autre choix que de se battre ! Pour ça, un peu en effet de courage mais surtout la conviction que l'on surmontera les obstacles et les souffrances! Continues, résistes !
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