Chaque jour. Chacun des deux mots importe. Cha-que Jour. Chaque syllabe compte. Chaque jour, je pense à cette maladie. Chaque jour, je m'efforce de m'occuper pour penser à autre chose. A chaque cure, je me veux être une bonne patiente, ponctuelle à ses rendez vous, et qui a fait ce que qu'elle a à faire (prises de sang ou examens médicaux) pour permettre un bon déroulement de journée (sans retard) pour les équipes soignantes qui ont fort à faire. Chaque jour je fais le constat de ce qui se passe dans mon corps; des douleurs qui ont disparues ou qui s'atténuent; de celles qui sont nouvelles.
Chaque jour, depuis la dernière cure de chimio, je scrute mon crane chauve, dans l'espoir de voir apparaitre toujours plus de cheveux. Un duvet naissant crée à présent une ombre légère.
Chaque jour, chaque nuit, je m'astreins à respecter le rythme lent des journées (induit par la maladie ou par son traitement), et à ne pas aborder ni la maladie, ni son traitement de manière frontal. Du coup, chaque jour je jauge et évalue ce qu'il sera possible, ou ce qu'il ne sera pas possible de faire, quelques soient mes envies. Mais je sais aussi que chaque jour me rapproche du début de la période dite de rémission.
En attendant, Chaque jour je me bats pour ne pas me laisser aller à penser à une issue dramatique.
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