Ce billet s'annonce difficile à écrire. Mais comme pour les autres, je veux le rédiger "one shot". Sans préparation, sans brouillon. Poser les mots tels qu'ils arrivent. Vierges de toute correction, de toute censure.
Ce week end, la communauté caraïbéenne parisienne et celle des Antilles célèbre un artiste disparu il y a un an des suites d'un cancer. Un musicien, chanteur très talentueux qui a apporté énormément d'un point de vue musical à toute la Caraïbe et surement au delà. Son nom: Patrick Saint Eloi. Il a amené douceur et poésie, par le biais de ses textes, ce qui était, pour les Antilles, ma foi assez nouveau. Un des premiers (si ce n'est le premier) à prôner l'Amour et le respect des femmes.
Cet artiste m'a entre autres, donné le goût pour la photo de concert que j'ai commencé en 1987, le goût des concerts, du partage musical et l'envie d'en faire autant même si me lancer dans cette voie m'a pris un temps fou et qu'elle est toujours parsemée de doutes et d'un manque de confiance évident. Il est le symbole de toute une période de ma jeunesse et d'insouciance totale
.
Ainsi, aujourd'hui la communauté a mis en place des évènements, par devoir de mémoire. Je suis affectée pour deux raisons: la première, à cause de sa disparition précoce évidement. La deuxième parce qu'une petite voix (Hyde est de retour...) me sussure qu'il y a une "chance" pour que je le rejoigne. Ce à quoi je lui rétorque (pour lui fermer sa grande gueule) que c'est le cas pour n'importe qui sur cette terre. Ce à quoi il répond, insolent qu'il est, que j'ai pris une option par rapports à certains.
Bref, à part le fait que par moment j'ai comme la vague impression de devenir complètement barge avec mes questions-réponses, la maladie m'a fait prendre viscéralement conscience que je suis en vie. Est ce que j'ai peur de la mort? Je ne crois pas. J'ai d'avantage peur que la vie s'arrête. Je percute que pour ma part, mon passage sur cette terre n'a, jusqu'à maintenant, laissé aucune trace: Je n'ai pas d'enfant et n'ai réalisé aucune oeuvre dont on pourrait se rappeler. C'est maintenant que je me souviens d'interviews d'artistes ou d'écrivain(e)s dans lesquels j'ai lu à plusieurs reprises, qu'ils ou elles étaient contents de leur oeuvre ou de leur projet, parce entre autres, cette oeuvre ou ce projet laisserait une trace. Et c'est seulement maintenant que je comprends de quelle trace il était question...
Partir trop tôt. Injuste. Frustrant. Triste. Mais en plus, que personne, à terme ne s'en souvienne m'angoisse tout à coup.
Je finis ce billet avec celui qui a inspiré toute une génération de chanteurs et qui n'est pas près de tomber dans l'oubli. Lui, contrairement à moi, aura marqué son passage sur cette terre d'une façon assez magistrale.
Merci pour ce que tu nous a donné.
3 commentaires:
Ta trouille est compréhensible. Quand on est en face de la maladie on est dépourvu comme un poussin au fond d'un nid sous le vent. On a l'impression qu'un rien peut nous enlever. J'aimerai te dire quand tu guériras, mais personne ne le sait tant que ton traitement n'est pas plus avancé. Je sais que tu luttes et que cela aide ton corps a résister. On sait que le cancer du sein se guérit totalement dans la grande majorité des cas et ce n'est que cet objectif qu'il faut viser.
Bon courage Nala et à très vite ! Re-bises
PS : je ne connaissais pas ce chanteur ! c'est très cool a entendre, j'aime !
+ coordonnées Facebook d'une copine qui a eu un cancer du sein si tu veux aller voir éventuellement: https://www.facebook.com/group.php?gid=172150611962#!/profile.php?id=1349691943&sk=info
Merci pour le lien. Mais pour l'instant je ne souhaite pas trop entrer en contact avec des femmes qui traversent ou qui ont traversé cette épreuve, pour la bonne raison que moins d'infos j'ai sur cette maladie et "mieux" je me porte. Rien que le fait de voir qu'elle a fait une récidive m'angoisse...D'ailleurs ce blog serait le dernier endroit sur lequel j'aurai eu envie de me poser si on venait de m'annoncer la maladie.
Par contre, sur son profile, je vais lui "voler" une très belle citation que je mettrais sous peu.
Je comprends! bises
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