Je suis à J-2 de la deuxième séance de chimio. Deuxième cure. Mais ce n'est pas une sinécure pour autant. Alors j'y vais avec détermination et je m'organise pour ce deuxième round: acheter de l'eau minérale avec l'intention de boire beaucoup plus que d'ordinaire, pour éliminer plus rapidement le produit. J'ai commencé aussi une cure de spiruline (produit qui a le vent en poupe en ce moment)que je vais prolonger au moins une semaine après la chimio, le temps que mon alimentation redevienne quasi normale et ce, à chaque cure. Je vais tâcher évidement de m'accrocher à mon manche (de basse), ainsi qu'à mes baguettes qui vont pouvoir reprendre du service.
Il a du soucis à se faire mon N.A.C. Mon Nouvel Animal de Compagnie. Celui qui a envahit mon corps (enfin uniquement une partie heureusement) sans même demander. Celui qui s'est installé sans déranger, sans bruit et sans douleur. J'ai bien l'intention de le virer. Il n'aura qu'à aller se faire voir ailleurs! Ah non... Même pas. Je ne souhaiterais pas ça à ma pire ennemie. Et si je la croisais (si tant est qu'elle existe) et qu'elle m'annonçait qu'elle aussi elle aménage et organise momentanément sa vie à cause de son N.A.C, j'éviterais le florilège de réflexions auxquelles j'ai eu a faire face:
Ne parlons plus du célèbre: "ne t'inquiète pas, ça se soigne très bien!", ou pire "ça va, ça se soigne bien". Passons plutôt directement à " ah, c'est pas d'bol ça!", ou alors: "comment t'as fait pour chopper ça?", ou encore:
- "ah oui, je connais une femme qui l'a eu"
-"ah oui?"
-" oui, elle est décédée l'an dernier..."
"Ah oui..."
Ou encore:
- "ma voisine, l'a eu. Elle s'en est remis pendant un temps. Pi elle a fait une rechute et est décédée en deux jours."
Et puis, j'éviterais, autant que possible, de lui projeter pleine gueule, mes angoisses, avec des phrases du genre de celle-ci: "faudra faire une reconstruction. Ca sera mieux pour toi."
En attendant de la rencontrer, je me prépare pour cette deuxième cure de jouvence. Appelons la comme ça. Ca donne plus envie d'y aller...
2 commentaires:
Tu rencontreras toujours ce genre de gens qui tant qu'ils ne sont pas confrontés eux-même à la maladie sont soit d'un rare optimisme pour toi, que tu arrives à te demander pourquoi tu te fais du soucis ! soit des gens qui connaissent des cas d'échec et qui n'ont aucun complexe (connerie ou méchanceté?) a te le raconter si possible avec détails ! c'est la nature humaine ! tu as raison, évites de parler aux gens en général ça t'évitera des désillusions ! Il n'y a que ton corps,le traitement et ta volonté qui décideront de la suite! Bon courage et à bientôt !
Pour le coup, je ne suis pas sûre que ce soit forcément de la connerie, ou de la méchanceté. Je dirais plutôt de la maladresse. Il y a un tel écart entre ce que je vis (ne pouvant parler qu'en mon nom) et l'idée, que les gens ont l'air de se faire de la maladie, que ça génère ce genre de choses. Il n'empêche que c'est super pesant et pas toujours facile à gérer au quotidien.
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